Almande Lorayne (Pierre Phalèse)
L'Allemande est une des nombreuses danses de la Renaissance ; c'est une
danse de marche, presque de procession, et elle se danse en couple.
En 1588-1589, Thoinot Arbeau (dans l'Orchésographie) en parle ainsi : "
En dansant l'Allemande, les jeunes hommes quelquefois dérobent les
damoiselles, les ôtant de la main de ceux qui les mènent, et celui qui
est spolié se travaille d'en r'avoir une autre. Mais je n'approuve point
cette façon de faire, parce qu'elle peut engendrer des querelles &
mécontentements." (N'oublions pas que Thoinot Arbeau, pseudonyme et
anagramme de Jehan Tabourot, était chanoine à Langres…)
L'Allemande Lorraine (ou Lorayne, ou même Loreyne) se retrouve dans de
nombreux livres de partitions pour luth, ou pour ensemble, entre 1551 et
1583. C'est un "tube" de l'époque, caractérisé par des figures de
danses particulières où à un moment donné les couples tournent sur
eux-mêmes et se font face (on se rapproche des contredanses des siècles
suivants).
Elle a même été "reprise" et popularisée en 1578 par l'Italien Mainerio
sous le nouveau titre "Ballo Francese" (en 1578, ce qui était lorrain
sonnait certainement français, montrant par-là l'influence des Guise, de
la reine Louise de Lorraine, et de la famille de Lorraine, à la cour
d'Henri III).
La version ici jouée a été publiée par Pierre Phalèse, à Anvers, en 1571
et 1583.
Nicolas FENDT, quatuor de flûtes à bec, hautbois de Poitou, hautbois de
berger, luth-guitare, tambour
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