vendredi 1 décembre 2023
Commandes et téléchargements
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jeudi 24 février 2022
Pavane Mille Regretz (T. Susato, 1551)
Mille Regretz est une chanson de Josquin des Prés, publiée par Pierre Attaignant à Paris en 1533 (mais composée bien avant).
Elle était extrêmement populaire à la Renaissance, dans toute l'Europe, et c'était même l'une des chansons préférées de Charles Quint, à tel point que Luis de Narváez publie en 1538 une version pour vihuela (version espagnole des premières guitares) intitulée : "La canción del emperador". Cette chanson a très souvent été adaptée ou utilisée, à la Renaissance (depuis des tablatures de luth jusqu'à une messe polyphonique), et c'est sous la forme d'une danse, la pavane, que Tielman Susato la publie en 1551, dans son livre "Danserye".
La voici ici avec des "diminutions", pratique courante à la Renaissance pour orner les mélodies. Comme l'indique Ganassi (auteur d'un traité de diminution pour la flûte à bec en 1535, La Fontegara) : "Tu comprendras que diminuer n’est rien d’autre que varier un texte ou une phrase qui, dans sa nature, se montre ferme et simple. "
Nicolas FENDT, flûtes à bec ; luth-guitare ; tambour.
dimanche 16 janvier 2022
Hoboecken Dans (T. Susato, 1551)
Cette musique fait partie de "Danserye" (titre original complet : Het derde musyck boexken : Alderhande danserye"), recueil de danses publiées par Tielman Susato, musicien et éditeur de la Renaissance. Il était également joueur de flûte à bec et de cromorne, ce qui le rend si sympathique ! D'ailleurs, à Anvers, son imprimerie et sa boutique étaient installées dans la maison "In den Cromhorn" (à l'enseigne du cromorne) …
Susato était contemporain de Pieter Brueghel l'Ancien, et ils ont pu se connaître, à Anvers. Ils ont tous les deux évoqué dans leur œuvre le village flamand de Hoboken, près d'Anvers : dans une de ses gravures "La Kermesse à Hoboken" (1559), Bruegel montre une scène de danse, où des joueurs de cornemuse accompagnent une ronde. On peut imaginer qu'ils jouent la musique (contemporaine) de Susato, qui s'y prête parfaitement.
Nicolas Fendt : cornemuse Renaissance (Hümmelchen), cromornes alto, ténor et basse, flûte à bec sopranino, épinette des Vosges, tambour.
lundi 21 juin 2021
Fête de la Musique 2021 : La Suave Melodia (Andrea Falconieri, 1650)
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La Suave Melodia (Andrea Falconieri, 1650)
Avec Falconieri, nous sommes aux portes de l'époque Baroque, et de son omniprésente basse continue. Pourtant cette magnifique mélodie qui porte si bien son titre a encore quelque chose de la Renaissance, comme un adieu un peu nostalgique à une autre époque, à une liberté musicale que l'on retrouve dans les diminutions, les improvisations mesurées, qu'elle invite à jouer.
Pour saluer cet adieu à la Renaissance, je me suis autorisé à ajouter un arrangement pour quatuor de flûtes à bec, d'après la basse continue de Falconieri.
Bonne fête de la Musique !
Nicolas FENDT : Flûtes à bec soprano, alto, ténor et basse, luth-guitare
samedi 5 juin 2021
Les Bouffons (d'Estrée, 1559 & Arbeau, 1589)
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Les Bouffons (Jean d'Estrée, 1559 & Thoinot Arbeau, 1589)
Les Bouffons est une danse de la Renaissance décrite par Thoinot Arbeau dans son Orchésographie (1589).
C'est une danse à figures qui se pratique en groupe de quatre danseurs portant épées et boucliers. En ce qui concerne la musique, Arbeau note que "L'air des Bouffons est notoire a un chacun" (sic).
En effet, c'est un "tube" de la Renaissance, issu certainement d'une chanson de l'époque (vraisemblablement "Ma peine n'est pas grande" de Janequin, 1545) et basé sur une basse répétitive (le Passamezzo Moderno ) que l'on retrouve dans de nombreux airs des 16ème et 17ème siècles.
Les Bouffons, avec sa mélodie simple, se prête, oblige même, aux diminutions, aux variations. Ici, c'est tout d'abord la version solo donnée par Thoinot Arbeau qui est jouée, où la polyphonie n'est que suggérée, puis la version à 4 voix de Jean d'Estrée (1559), reprise par Pierre Phalèse en 1571 (heureusement, car des livres de d'Estrée, on n'a retrouvé que le dessus et la basse…)
A lire (et à jouer), l'excellent livre : 50 Standards : Renaissance et Baroque, de Pascale Boquet et Gérard Rebours (ed. Fuzeau).
Je m'aperçois que j'ai mis un "s" à d'Estrée, dans la vidéo ... Toutes mes excuses, il n'était pas de la famille de Gabrielle d'Estrées, la favorite d'Henri IV, ce brave musicien dont on sait peu de choses finalement ...
Nicolas FENDT : veuze, cromornes, flûte à bec, bouzouki, luth-guitare, percussions.
jeudi 20 mai 2021
Cantiga 282 (vers 1280)
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Cantiga 282 (vers 1280)
Après la Cantiga 353 il y a quelques mois, voici la Cantiga 282, elle aussi propice aux improvisations instrumentales. Comme les autres Cantigas de Santa Maria, elle est attribuée au roi de Castille Alphonse X Le Sage (1221-1284).
Elle est connue sous le titre de "Par Déus, muit’ á gran vertude" ou même encore comme "Ai, Santa María, val !". Ses paroles racontent un miracle accompli par la Vierge Marie, qui sauve un enfant tombé du toit d'une haute maison.
Nicolas Fendt : vielle à roue, bouzouki, épinette des Vosges, luth-guitare, cromorne ténor, flûte à bec, percussions et arrangements.
dimanche 25 avril 2021
Passepiedz de Bretaigne (Praetorius, 1612)
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Passepiedz de Bretaigne (M. Praetorius, 1612)
Il est très curieux et presque émouvant de trouver ces musiques de danses bretonnes de la fin de la Renaissance, presque cachées dans un recueil (Terpsichore) publié pour la petite cour de Wolfenbüttel, en Allemagne, par Praetorius, en 1612. On ne peut que remercier les informateurs français de Praetorius, qui, lui, les a arrangées à 5 voix …
Et on retrouve ces musiques, qui devaient être populaires, dans le manuscrit de Philidor "Recueil de vieux airs", en 1690 (juste accompagnées d'une ligne de basse).
Les passepieds sont également cités par Mme de Sévigné, toujours en 1690, lors d'un séjour au Château des Rochers-Sévigné, près de Vitré (Ile et Vilaine) : "Après souper, tout dansa : il y eut des sonnoux, on dansa tous les passe-pieds, tous les menuets, toutes les courantes de village, tous les jeux des gars du pays."
Ces mélodies sonnent tout à fait comme dans la tradition bretonne, et elles ne dénoteraient pas dans un Fest-Noz actuel, même si, à leur époque, ces danses étaient destinées avant tout à la haute société. Le passepied est resté dans la tradition bretonne, avec des musiques différentes de celles-ci (Pach pi, passepieds du Trégor ou de Haute Bretagne, etc …).
La veuze, cornemuse de l'Est et du Sud de la Bretagne, et de Vendée, s'impose dans ces morceaux ; avant les binious actuels, elle était vraisemblablement répandue dans toute la Bretagne, en descendante des cornemuses médiévales. D'ailleurs, les sonnoux de Mme de Sévigné en jouaient certainement ...
Nicolas FENDT : Veuze, hautbois de Poitou, chalémies de berger alto et ténor, cromornes soprano et basse, flûte médiévale, percussions.
vendredi 9 avril 2021
Putta Nera Ballo Furlano (Mainerio, 1578)
mercredi 17 mars 2021
Happy St Patrick's Day : Carolan's Welcome (O'Carolan, vers 1700)
Carolan's Welcome (Turlough O'Carolan, 1670-1738)
Le célèbre harpiste irlandais O'Carolan a composé un grand nombre de musiques, aux sonorités à la fois baroques et traditionnelles de son pays. C'est ce qui en fait leur grand intérêt et leur charme.
Il était aveugle, et n'a laissé aucune partition (savait-il écrire la musique ?) ; ses œuvres se sont transmises par tradition orale, et ont été publiées après sa mort dans des livres rassemblant les morceaux qu'il jouait, ou qui lui ont été attribués, sous la forme de simples lignes mélodiques (ce qui ouvre de nombreuses possibilités d'arrangements).
Presque toutes ses œuvres portent un titre, souvent en hommage à l'un de ses employeurs. Il en existe un petit nombre sans titre, dont cette très jolie mélodie, maintenant appelée "Carolan's Welcome" depuis que les Chieftains l'ont nommée ainsi dans les années 70. Happy St Patrick's Day ! *
Nicolas Fendt : Flûtes à bec, luth-guitare, mandole et arrangements.
dimanche 28 février 2021
Bransles de Champaigne (Claude Gervaise, 1555)
vendredi 15 janvier 2021
Gavottes (Caroubel - Praetorius, 1612)
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Gavottes (Caroubel - Praetorius, 1612)
En 1612, Praetorius publie le recueil "Terpsichore", rassemblant une somme irremplaçable de danses françaises de son époque, à 4 ou 5 voix. Il indique dans sa dédicace à son employeur (le Duc de Brunswick, à Wolfenbüttel ) que ces mélodies ont été achetées par le Maître de ballet de la cour, un Français, Antoine Emeraud, essentiellement à des violonistes français.
Un de ces violonistes de la cour de France collabore avec lui pour cet énorme travail : Pierre Francisque Caroubel, qui a passé quelques temps à la cour de Wolfenbüttel en 1610. On ne sait pas exactement qui a arrangé, ou même composé, telle ou telle mélodie, mais la grande suite de branles et gavottes français qui ouvre l'ouvrage est attribuée à Caroubel. Voici ici 4 de ces gavottes.
Nicolas FENDT : cornemuse, cromornes, Rauschpfeifen, hautbois de berger, flûtes à bec, mandole, mandoloncelle, luth-guitare, percussions
mercredi 6 janvier 2021
Welscher Tantz Wascha Mesa (Neusiedler, 1536)
Welscher Tantz Wascha Mesa (Hans Neusiedler, 1536)
Voici encore un morceau écrit à l'origine pour luth seul, mais dont la richesse permet un arrangement pour plusieurs instruments (pratique courante à la Renaissance, d'ailleurs).
Il porte un titre énigmatique, et a des réminiscences de musiques des pays de l'Est. Après tout, Neusiedler était né à Pressburg, l'ancien nom de Bratislava, en Slovaquie, avant de faire sa carrière de luthiste (et luthier) à Nuremberg, en Allemagne …
Welscher Tantz : c'est l'origine de la danse. Ces mots signifient : danse étrangère, d'un pays étranger. Wascha Mesa : plusieurs interprétations sont possibles, et peuvent se compléter … Déformation du mot "Passamezzo" (ce qu'est en réalité cette musique), déformation des mots polonais " Wasze Miejsce", que l'on peut traduire par "votre place", là où vous êtes, d'où vous venez… Expression-valise signifiant aux polonais de Nuremberg : danse de votre pays ?... Le mystère plane… Mais on sait que Neusiedler a également composé une Judentantz au caractère très étrange elle aussi…
La mélodie demeure, avec son rythme bien à elle (qui rappelle certaines Scottishs des bals folk…). La musique d'origine était suivie d'une variation ternaire qui n'est pas jouée ici.
Nicolas FENDT, flûtes à bec soprano, ténor et basse, cromorne basse, luth-guitare, bouzouki irlandais, tambour et tambourin
vendredi 23 octobre 2020
Cantiga 353 : Quen a omagen da Virgen (vers 1280)
Cantiga 353 : Quen a omagen da Virgen
Cette musique est un "tube" de la musique médiévale.
Sa mélodie en est envoûtante et invite à l'improvisation. C'est un chant religieux du 13ème siècle, issus des Cantigas de Santa Maria, recueil rédigé pendant le règne du roi de Castille Alphonse X Le Sage (1221-1284).
On attribue au roi lui-même la composition de certaines de ces chansons, mais il en est certainement plutôt le compilateur, l'initiateur. Cette chanson raconte une parabole, un miracle, en hommage à la Vierge Marie et à son Fils.
Nicolas Fendt : vielle à roue, lyre, épinette des Vosges, luth-guitare, cromorne ténor, flûte à bec alto, crotales et arrangements.
vendredi 25 septembre 2020
Courante (Schein)
samedi 27 juin 2020
Branle de la Torche
jeudi 11 juin 2020
Allemande Lorraine
jeudi 28 mai 2020
Branles de Village (Robert Ballard, 1614)
A voir sur Youtube
Robert Ballard est un joueur de luth et compositeur de l'époque de Louis XIII, issus d'une célèbre famille de musiciens, éditeurs et imprimeurs de son époque.
Musicien de la Chambre du Roi, luthiste de Marie de Médicis, la mère de Louis XIII, il sera aussi un des maîtres de musique du jeune roi.
Dans son livre de luth publié en 1614 par son frère Pierre, il publie cette musique destinée à être jouée par un seul luth, basée sur un bourdon (notes continues comme sur la cornemuse) ce qui lui donne un caractère traditionnel.
Cette musique se prête parfaitement à être accompagnée par l'épinette des Vosges.
Nicolas FENDT : flûtes à bec, hautbois de berger, épinette des Vosges, mandole, guitare-luth, guitare et arrangements.
lundi 17 février 2020
Le Branle de Metz
vendredi 16 août 2019
Ronde lorraine
"On disait : " Aujourd'hui on va rondier ", et après le rosaire, jeunes et vieux se réunissaient sur la grande place, au milieu du village. Régulièrement, une première ronde y était exécutée, quand on ne sortait pas directement en dehors du village.
Les enfants des écoles n'y participaient pas, pas plus que les plus âgés dont les parents ne l'auraient pas toléré car le Curé y était opposé. Alors qu'il faisait remarquer à la vieille Bändergretel, qu'elle était assez vieille pour ne plus y participer, elle lui répondit : " Si je n'y suis pas, alors ça n'ira plus ". Les anciens apprenaient aux plus jeunes autant les rondes que les chants.
Si l'on était trop nombreux pour que chacun trouve sa place sur le cercle, les plus jeunes, d'environ 16 ans, formaient un deuxième cercle plus petit à l'intérieur du premier. On sortait du village en chantant joyeusement. Celui que l'on rencontrait en chemin était embarqué et devait suivre la troupe que ça lui plaise ou non. "
(extraits du témoignage de Mme Louise MALHOMME, 68 ans en 1937, journalière à Bambiderstroff, Moselle)
Traduction : http://mattagumber.over-blog.com/
Grande cornemuse de berger (Shepherd Pipes) de Jim Parr (Angleterre)