jeudi 1 décembre 2022

The Fine Companion & Bouzer Castle (Playford, 1651)

 

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Voici deux contredanses "celtiques" issues du "Dancing Master", de John Playford.

La première est "The Fine Companion", publié dans la 1ère édition, en 1651, et la deuxième est "Bouzer Castle", qui vient de la 6ème édition, en 1679.

Ce sont deux airs de jigs dansantes, que je me suis permis d'arranger à l'irlandaise (ou à l'écossaise), à quatre voix, avec flûtes, cornemuse, cordes, et tambour. 

Nicolas Fendt : Flûtes à bec, low whistle, cornemuse Renaissance (Hümmelchen), guiterne, luth-guitare, tambour et arrangements.

mardi 4 octobre 2022

Branles de Poitou (Gervaise, 1550 – d'Estrée, 1559)


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Le branle de Poitou est une danse très populaire au XVIème siècle. Même s'il a été dansé dans les cours nobles ou bourgeoises, il est certain qu'il est originaire de cette province (qui s'étendait de la Vendée à une partie de l'actuel Limousin), et ses musiques ont même des accents de bourrées traditionnelles à 3 temps. 

De plus, depuis le Moyen-Age, les hautbois et cornemuses de Poitou sont renommés, et font même partie de l'orchestre royal, et ce jusqu'au XVIIIème siècle. Comme le disait Philippe de Commines, "L'on fit venir du Poitou des bergers qui savaient jouer hautbois, cornemuse et musette et chanter, pour réjouir le roi Louis XI pendant sa grande maladie mélancolique ; desquels tout le Limousin et la Basse Marche ne manquent pas car chaque paroisse a de tels gens qui en savent très bien sonner les gavottes et branles du Poitou tant simples que doubles" (Mémoires, fin du XVème S.).

Ici, trois branles de Poitou sont enchainés : le 1er et le 3ème sont de Claude Gervaise (5ème livre de Danceries, 1550), le 2nd, un peu plus élaboré, est de Jean d'Estrée (2nd livre de Danseries, 1559). Comme on n'a retrouvé que les dessus et basses des danses de d'Estrée, j'ai osé compléter l'harmonie sur la reprise de son branle à 4 voix.

Nicolas FENDT : cornemuse, hautbois de Poitou, chalemie de berger, cromorne soprano, flûtes à bec, luth-guitare, guiterne, percussion ; arrangements.



samedi 3 septembre 2022

Propiñan de Melyor (Cancionero de la Colombina, vers 1460)

 

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Ce morceau polyphonique festif est une pièce instrumentale anonyme extraite du Cancionero de la Colombina, un manuscrit musical espagnol des années 1460/1480.

Ce manuscrit porte ce nom, car en 1534, il a été acheté par le deuxième fils de Christophe Colomb, Ferdinand Colomb, qui possédait à Séville une très riche bibliothèque de plus de 15 000 volumes, la Biblioteca Colombina. Quant à la signification du titre, elle est assez mystérieuse …

Quoi qu'il en soit, en latin, "Propinare de melior" signifie quelque chose comme : "à boire, et du meilleur !" (vin, évidemment …), à moins que Melyor ne soit un prénom féminin ("Buvons à la santé de Melyor"). 

Nicolas FENDT : flûtes à bec (sopranino, alto & ténor), Rauschpfeife, hautbois de Poitou, chalemies de berger (alto & ténor), dolzaine, guiterne, percussions ; arrangements.

lundi 1 août 2022

Goddesses (Playford, 1651)

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Cette mélodie est issue du recueil de contredanses "The English Dancing Master publié en 1651 par l'éditeur John Playford. Ce recueil a eu un succès phénoménal, et a connu 18 éditions jusqu'en 1728, bien après la mort de Playford.
Le génie de Playford (et de ses successeurs) est d'avoir utilisé tous les airs à la mode de son époque, qu'ils soient savants ou traditionnels, pour faire danser la bonne société. Et par un mécanisme de va-et-vient entre partition et tradition, les musiques s'inspirent les unes des autres sans qu'il soit toujours possible de savoir qui a commencé, de la musique savante ou de la musique populaire.
"Goddesses" est une version réécrite en contredanse d'un morceau issu du Fitzwilliam Virginal Book (livre de morceaux pour virginal, une sorte de clavecin), et attribué au compositeur Giles Farnaby : "Quodling’s Delight" (1609). Playford l'a renommé, certainement parce qu'il avait été popularisé dans une pièce de théâtre de l'époque : "The Vision of the Twelve Goddesses".
Cet air est très populaire, et figure dans toutes les éditions du "Dancing Master", avec parfois des variations, que je joue ici. Il a à son tour rejoint la musique traditionnelle, en devenant, par exemple, la danse irlandaise "Miss Lacey's Hornpipe".
L'arrangement pour 4 flûtes à bec est de Bernard Thomas (London Pro Musica Ed.)
Nicolas FENDT : guiterne (guitare Renaissance), luth-guitare, flûtes à bec alto, ténor et basse, dolzaine (cornamuse basse), percussions ; arrangements.

samedi 2 juillet 2022

Chançoneta Tedescha (14ème siècle)

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Cette musique de danse (tedescha = d'origine allemande) a été retrouvée dans un manuscrit italien de la British Library. Ce recueil contient de nombreux morceaux de cette époque (le "trecento"). Parmi tous les morceaux chantés, on y trouve les premières danses instrumentales écrites, purement instrumentales.
Nicolas FENDT : vielle à roue, lyre, bouzouki, flûte à bec médiévale, chalemie de berger, percussions et arrangements.

jeudi 24 février 2022

Pavane Mille Regretz (T. Susato, 1551)

Pavane Mille Regretz (Tielman SUSATO, 1551)

Mille Regretz est une chanson de Josquin des Prés, publiée par Pierre Attaignant à Paris en 1533 (mais composée bien avant).

Elle était extrêmement populaire à la Renaissance, dans toute l'Europe, et c'était même l'une des chansons préférées de Charles Quint, à tel point que Luis de Narváez publie en 1538 une version pour vihuela (version espagnole des premières guitares) intitulée : "La canción del emperador". Cette chanson a très souvent été adaptée ou utilisée, à la Renaissance (depuis des tablatures de luth jusqu'à une messe polyphonique), et c'est sous la forme d'une danse, la pavane, que Tielman Susato la publie en 1551, dans son livre "Danserye".

La voici ici avec des "diminutions", pratique courante à la Renaissance pour orner les mélodies. Comme l'indique Ganassi (auteur d'un traité de diminution pour la flûte à bec en 1535, La Fontegara) : "Tu comprendras que diminuer n’est rien d’autre que varier un texte ou une phrase qui, dans sa nature, se montre ferme et simple. "

Nicolas FENDT, flûtes à bec ; luth-guitare ; tambour.

dimanche 16 janvier 2022

Hoboecken Dans (T. Susato, 1551)

Hoboecken Dans (Tielman Susato, 1551)

Cette musique fait partie de "Danserye" (titre original complet : Het derde musyck boexken : Alderhande danserye"), recueil de danses publiées par Tielman Susato, musicien et éditeur de la Renaissance. Il était également joueur de flûte à bec et de cromorne, ce qui le rend si sympathique ! D'ailleurs, à Anvers, son imprimerie et sa boutique étaient installées dans la maison "In den Cromhorn" (à l'enseigne du cromorne) …

Susato était contemporain de Pieter Brueghel l'Ancien, et ils ont pu se connaître, à Anvers. Ils ont tous les deux évoqué dans leur œuvre le village flamand de Hoboken, près d'Anvers : dans une de ses gravures "La Kermesse à Hoboken" (1559), Bruegel montre une scène de danse, où des joueurs de cornemuse accompagnent une ronde. On peut imaginer qu'ils jouent la musique (contemporaine) de Susato, qui s'y prête parfaitement.

Nicolas Fendt : cornemuse Renaissance (Hümmelchen), cromornes alto, ténor et basse, flûte à bec sopranino, épinette des Vosges, tambour.